Dephy Ferme imagine des alternatives
Dans le cadre d'Ecophyto 2018, les réseaux Dephy Ferme se mettent en place dans le but de diminuer l'usage des produits phytosanitaires. En Aquitaine, une première étape a été initiée.
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Dans le cadre du plan Ecophyto 2018, des réseaux de fermes de démonstration ont été créés en février 2012 : les groupes Dephy Ferme. Ces réseaux sont constitués de producteurs volontaires d'une même filière pour tenter de diminuer de moitié l'usage des produits phytosanitaires d'ici à 2018.
La station d'expérimentations horticoles GIE Fleurs et Plantes du Sud- Ouest (FPSO) anime deux réseaux Dephy Ferme : un groupe de neuf horticulteurs et un autre de neuf pépiniéristes. Chacun comprend un lycée agricole, et l'un d'entre eux, le lycée de Fazanis, à Tonneins (47), a accueilli une première réunion fin février dernier. Elle rassemblait les dix-huit exploitations, les élèves de première de Bac Pro « production horticole », Véronique Graff et Fabrice Henry, respectivement chef d'exploitation et proviseur de l'établissement, tous s'impliquant pour tisser le lien entre les secteurs professionnel et de l'enseignement. Le groupe Dephy Ferme « pépinière » est animé par Loïc Iffat, et « horticulture » par Émilie Maugin, tous deux ingénieurs d'expérimentation au GIE FPSO.
Repenser le système de culture
L'objectif de la réunion était de faire partager et participer les producteurs et élèves à la « coconception ». Cette méthode a pour but de repenser, avec le producteur, son système de culture (SDC) (1) afin d'en concevoir un économe en produits phytosanitaires. Le préfixe « co » est important : il symbolise la collaboration, les échanges entre les producteurs et l'animateur du réseau.
Tous les leviers possibles doivent être évoqués en oubliant, dans un premier temps, les freins au changement. Par exemple, pour diminuer le nombre de fongicides utilisés contre la fusariose sur cyclamen, suite à la coconception, on peut être amené à changer de substrat, arroser par goutte-à-goutte et utiliser des variétés moins sensibles. Des tables rondes de deux à trois producteurs et d'élèves ont été constituées pour tester cette méthode. Après avoir identifié les cultures avec un indice de fréquence de traitement (IFT) élevé et les leviers actuellement utilisés dans la gestion phytosanitaire (chimique, biologique, prophylaxie…), chaque groupe a réfléchi aux alternatives qui pourraient être adoptées.
Prochaine étape au mois de juin
Cet exercice a permis à certains d'envisager de nouvelles approches de travail : thigmomorphogénèse (2), utilisation de produits de bio-contrôle, utilisation d'une balayeuse sur les plates-formes extérieures… D'autres groupes ont réfléchi aux pratiques qu'ils pourraient améliorer : distançage, vide sanitaire, traitement seul des abords proches, désherbage mécanique des allées, changement régulier des buses de son pulvérisateur… En fonction des alternatives abordées, le GIE FPSO proposera aux producteurs des projets à mettre en place dans leur entreprise courant 2013 : une zone de quarantaine pour les plantes de négoce, l'application de la PBI (protection biologique intégrée) de manière homogène, des tests de nouveaux disques de paillage…
La prochaine rencontre Dephy Ferme se tiendra au GIE FPSO lors de sa journée portes ouvertes, le jeudi 27 juin 2013.
Claire Delaunay, ingénieur appui Ecophyto
(1) Système de culture ou ensemble des modalités techniques mises en oeuvre sur des parcelles traitées de manière identique (même sol, même climat, même rotation). Ex : Plantes fleuries produites sous serre chauffée, arrosées par subirrigation. (2) Réponse d'un organe jeune à une stimulation mécanique. Elle se manifeste par une réduction de sa croissance en hauteur souvent accompagnée d'une augmentation de sa croissance en largeur.
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